Barrages en France

On compte aujourd'hui près de 447 barrages sur le territoire français, dont la moitié sont directement exploitées par EDF. Ces barrages produisent de l'électricité par la force de l'eau et des centrales hydroélectriques.
Ouvrage d'art construit en travers d'un cours d'eau, un barrage est destiné à réguler ou stocker l'eau. L'usage d'un barrage est assez varié avec la production d'énergie, l'industrie, l'irrigation, le stockage d'eau potable, le contrôle des crues…

L'hydroélectricité en France

Le secteur hydroélectrique est la première source d'électricité renouvelable et la deuxième source d'électricité en France. Elle pourvoit en effet 10 % de l'électricité consommée dans tout le pays. À savoir, en 2020, ce secteur comptait :

• un parc installé de 25 732 MW ;
• une production hydraulique de 60,8 TWh ;
• et un taux de couverture de 13,5 % de la consommation nationale.

C'est un secteur qui continue à fructifier avec une augmentation de 0,1% de la capacité de raccordement hydraulique en 2020. Avec ses 447 barrages, la France est la 10e puissance hydroélectrique du monde et la 3e puissance hydroélectrique d'Europe. Mais comme il a été noté plus haut, les barrages français ne servent pas tous à la production d'électricité.

Les « lacs barrages »

Plusieurs d'entre eux servent en effet de bassin de rétention d'eau pour prévenir la sècheresse dans certaines régions. Ainsi, en cas de manque de pluie, les barrages permettent d'approvisionner les cultures en eau. Dans ce cas, ils sont appelés « lacs barrages ». Lors de fortes pluies ou d'inondations, ces barrages sont encore plus remplis.
Dans certaines régions, ces dernières sont de véritables mannes financières. En effet, on y construit parfois des centres nautiques, des sites de planche, etc.
Les lacs barrages contribuent ainsi au développement du secteur touristique de la commune et deviennent une source de financement.

Les plus grands barrages de France

Il existe parmi les barrages français des mégastructures qui figurent parmi les plus grands d'Europe. Voici le top 7 des plus grands barrages.

Barrage de l'Aigle

Dénommé également « barrage de la Résistance », il a été construit durant la Seconde Guerre mondiale. Faisant près de 92 mètres de haut et 289 mètres de large, le barrage de l'Aigle possède une puissance de 360 MW. En raison de la guerre, les travaux de ce barrage ont été maintes fois retardés. Il est à noter que le co-concepteur de ce barrage deviendra par la suite le Directeur général d'EDF.

Barrage de Serre-Ponçon

Situé en Provence, c'est un barrage en remblai qui est en service depuis 1960. Détenu également par EDF, il offre une capacité de 380 MW et pouvant ainsi fournir 700GWh/an d'électricité. Le barrage de Serre-Ponçon contribue à la régulation des crues de la Durance et à l'irrigation de la région.

Barrage du Chevril

C'est le plus haut barrage de France avec 160 m de hauteur hors-sol. Il se trouve dans la haute vallée de l'Isère et produit une puissance de 400 MW. L'histoire de ce barrage est également atypique puisqu'il a été construit en 1941, en pleine guerre. À cette époque, c'était le plus grand barrage d'Europe.

Barrage de Roselend

Ce barrage est un modèle à voûte double courbure. Se situant à Beaufort-sur-Doron en Savoie, il offre une puissance de 600 MW. Le barrage de Roselend fait partie du complexe hydroélectrique de Roselend La Bâthie. Il peut fournir jusqu'à 1 TWh d'électricité par an et se classe ainsi facilement parmi les plus grands barrages de France. Sa renommée repose également sur son esthétisme qui a nécessité près 940 000 m3 de béton uniquement pour la structure.

Barrage de Bissorte

Toujours en Savoie, mais dans la vallée Maurienne, le barrage de Bissorte est un barrage-poids qui alimente une centrale hydroélectrique homonyme de 1931 à 1938. Ensuite, il a été reconfiguré de 1980 à 1987 pour y ajouter une centrale de pompage-turbinage de 750 MW. Le barrage de Bissorte devient ainsi la 4e puissante centrale de France.

Barrage de Montézic

Le barrage de Montézic se trouve sur le ruisseau des Vergnes, dans l'Aveyron. C'est un barrage en remblai d'une longueur de 820 m. Il s'agit du second barrage le plus puissant de France avec une capacité installée de 910 MW. Il a été mis en service en 1981.

Barrage de Grand'Maison

C'est le barrage le plus puissant de France. Situé sur l'Eau d'Olle en Isère, le barrage de Grand'Maison dispose d'une hauteur de 140 m et peut produire jusqu'à 1,72 TWh d'électricité par an. Pour cela, il peut contenir plus de 137 millions de m3 d'eau.

La performance hydroélectrique

Le secteur hydroélectrique français représente à ce jour près de 72% de l'énergie renouvelable du pays. C'est d'ailleurs la première énergie verte et la deuxième source d'électricité de France. L'hydroélectricité dispose d'un potentiel important en raison des nombreux massifs montagneux. Déjà exploité en grande partie, ce potentiel permet de produire 25,7 MW en France métropolitaine fin 2020.
Toutefois, la répartition des barrages reste inégalitaire. En effet, la grande majorité d'entre eux se situent dans la région d'Auvergne-Rhône-Alpes, de Provence-Alpes-Côte d'Azur et d'Occitanie. Ces dernières cumulent en tout 79% de la capacité hydraulique française.
Pour pallier cette inégalité, la France se penche à présent vers de petits projets, notamment la promotion de la petite hydraulique.

L'emploi et l'économie de l'hydroélectricité en France

En raison de l'importance des infrastructures, mais aussi du nombre impressionnant de barrages en France, cette filière rayonne parfaitement au niveau mondial. Contrairement aux autres domaines, comme le génie civil ou l'électrotechnique, les investissements en hydroélectricité continuent d'augmenter au fil des années. Selon les prévisions des spécialistes, la production de 3 TWh vaudrait plus de 2,1 milliards d'euros avec la création de 2 000 emplois pour les dix prochaines années.
Les marchés nationaux pourraient alors résister à la concurrence des pays émergents avec de telles perspectives.
Selon une étude menée par BIPE, les emplois générés par cette filière seraient de plus de 31 200 pour 2030 (directs, indirects et induits confondus). Quant aux recettes publiques, dont la moitié sera perçue par les collectivités territoriales, elles seraient de près de 1900 millions d'euros en 2030.