La région Limousin

  1. Région du Limousin

Ancienne région française, la région Limousin a fusionnée en 2016 avec la région Poitou-Charentes et Aquitaine pour ne créer qu'une seule et grande région, la région Nouvelle-Aquitaine.

Formé des départements de la Haute-Vienne, de la Creuse et de la Corrèze, le Limousin qui occupe le nord-ouest du Massif Central est en grande partie couvert par les reliefs des Monts du Limousin. Le plateau granitique de Millevaches qui culmine à 977 mètres et le massif des Monédières occupent ainsi le centre-est de la région, les Monts de la Marche le nord, le plateau du Limousin le centre-ouest et la partie occidentale des Combrailles le nord-est.
Région arrosée où de nombreux cours d'eau s'écoulent au fond de vallées et de gorges, elle a été moins impactée que l'est et le sud du Massif Central par les orogenèses pyrénéenne et alpine, ce qui explique des altitudes plus faibles.
Après avoir été marquée par une baisse constante de sa population au cours du XXe siècle, la région qui constitue la seconde région métropolitaine la moins peuplée a rompu avec la décroissance démographique depuis le début des années 2000.
Alors que le secteur primaire qui repose sur l'élevage bovin et la sylviculture occupe une place supérieure à la moyenne nationale dans l'économie et permet à l'agroalimentaire d'être la principale pourvoyeuse d'emplois industriels de la région, l'industrie qui compte un nombre limité de grandes entreprises en dépit de la présence de quelques firmes internationales rencontre des difficultés dans plusieurs secteurs traditionnels comme le textile, l'armement ou encore la porcelaine.
Tandis que le limousin constitue la principale langue régionale, les autres langues d'oc que sont l'auvergnat, le languedocien et le marchois sont parlées dans les territoires périphériques de l'est, du sud et de l'extrême nord de la région.

Peuplée au Ier siècle av. JC par la tribu celte des Lémovices dont la puissance reposait sur le contrôle de sites aurifères et le commerce, la région a été colonisée par les romains à partir de 52 av. JC. De nombreuses villae furent alors construites et la ville de Limoges fut fondée en 10 av. JC.
Christianisée à partir du IIIe siècle par Saint Martial et Saint Martin, la région bien qu'éloignée du limes a été affectée par les invasions germaniques du IIIe siècle.
Envahie par les Wisigoths au Ve siècle, elle est intégrée dans le royaume des Francs en 507, suite à la bataille de Vouillé, puis rattachée à l'Aquitaine.
Peu touchée par les incursions sarrasines, elle va être la cible de raids vikings au IXe siècle.
Parsemée d'ermitages et d'abbayes qui attirent de nombreux pèlerins, la région va se couvrir d'une multitude de tours et de châteaux au Xe siècle, suite à sa division en de nombreuses seigneuries.
Alors qu'une période de prospérité s'installe à la fin du XIe siècle pour perdurer jusqu'au milieu du XIVe siècle, la région qui devient un centre de fabrication d'émaux champlevés de renommée internationale passe sous le contrôle des Plantagenêts lors du mariage en 1152 d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri II puis, sous l'autorité de Philippe Auguste au début du XIIIe siècle.
Durant la première phase de la guerre de Cent Ans, de 1337 à 1364, les anglais enchaînent les victoires et les grandes chevauchées pillent le territoire, ce qui conduit en 1360 à la signature du traité de Brétigny qui cède à l'Angleterre une grande portion de la France, en particulier le Limousin.
A partir de 1364, Charles V renverse la situation et parvient, en 1375, à contrôler la majeure partie des territoires précédemment perdus. Le Limousin est ainsi libéré en 1370 mais les armées royales n'ont pas pu empêcher le ravage de Limoges par le prince Noir.
Durant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons qui voit l'Angleterre et ses alliés devenir maîtres de la moitié nord de la France, la région parvient à rester sous le contrôle français puis, avec la reconquête engagée par Charles VII à partir de 1429, le risque d'une nouvelle invasion anglaise disparaît progressivement.
Très attaché au catholicisme, le Limousin où seules quelques villes vont devenir majoritairement protestantes lors de la Réforme parvient à rester à l'écart des premières guerres de religion.
En 1569, l'armée protestante repliée dans la région pour y attendre les troupes royales après sa défaite à Jarnac sort victorieuse de la bataille de La Roche-l'Abeille qui s'accompagne de pillages. Après un retour au calme de quelques années, la guerre va s'installer durablement vers 1575, le Limousin devenant un lieu d'opposition entre le pouvoir royal, les ligueurs et les huguenots.
Excédé par les pillages incessants, le peuple se révolte en 1593. La jacquerie des croquants va ensuite se répandre dans les régions voisines avant d'être écrasée.
Lorsque survient enfin la signature de l'édit de Nantes en 1598, la région est fortement appauvrie.
La Fronde des princes qui éclate au milieu du XVIIe siècle provoque un nouvel épisode de troubles.
Après l'agitation de la Révolution, la ville de Limoges s'industrialise. Elle participe aux soulèvements de 1830, de 1848 et de 1851 puis, suit l'exemple de Paris et crée une commune en 1871 qui ne durera toutefois qu'une journée. Lieu de fondation de la CGT, la ville est secouée par d'importantes grèves ouvrières en 1905 qui vont parachever de lui conférer l'image d'une ville socialiste.
Employées sur le front aux côtés des armées françaises, des troupes russes envoyées en France en 1916 en échange de la fourniture d'armes au tsar vont se diviser après l'annonce de la révolution survenue dans leur pays. Inquiet que leur agitation ne se propage aux autres combattants, l'état-major français décide de transférer ces soldats dans le camp militaire de La Courtine en 1917. En rupture avec leurs officiers et réclamant leur retour en Russie, ils refusent de rendre leurs armes, ce qui va conduire au blocus du camp par l'armée française puis à son attaque.
Durant la Seconde Guerre mondiale, cette zone va abriter de nombreux maquis qui vont notamment libérer la ville de Limoges en 1944.
La région actuelle correspond approximativement à l'association des anciennes provinces du Limousin et du Comté de la Marche.

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